L'Ombre s'avançait tranquillement, disparaissant périodiquement au travers de cette tempête de sable qui l'accompagnait pour réapparaître quelques temps après, tel un mirage. Peut-être était-il réellement un mirage ? Il n'aurait su le dire lui même mais il n'en avait que faire, en ce moment le sable lui fouettait inlassablement le visage, rappelant aux impudents qui tentaient de le défier qui était le réel maître de ses lieux et il n'avait cure que d'enfin trouver refuge dans une grotte. Pourtant, il l'avait sentit venir mais il avait voulu s'obstiner à continuer et maintenant il en payait le prix, coincé au beau milieu d'une tempête ayant pour ceux protection un masque de cuir fendu de deux mince fente au niveau des yeux.
Avec acharnement l'Ombre continuait d'avancée tandis que ses pas le guidait vers le salut, vers son refuge. Ce ne fut cependant qu'au bout de plusieurs heures de marches, alors qu'enfin la tempête calmait sa rage, que les murs fais de sable et de mortier de Demancia apparurent. Instinctivement l'Ombre pressa le pas tandis que quelques têtes cauchemardesques de vers des sables venaient poindre leurs gueules béantes aux abords de la route, saluant a leurs manières le maître de l'endroit avant de retourner dans les profondeurs des sables du désert.
Il pressa lentement le pas, cherchant a gagner au plus vite sa citadelle qui abritais désormais dans ses sous-sols une parties des galeries des Marcheurs. Malgré cette marche rapide, il ne put s'empêcher de trouver le parcours beaucoup trop long et ce fut non sans une certaine lassitude qu'il émit un long sifflement strident avant de guetter les bords de la route qui ne tardèrent pas à ce crevasser tandis qu'une énorme tête cauchemardesque craquait le sol trop dur de la plaine désertique avant d'avaler, sous l'impulsion d'un sifflement différent, son maître et de retourner sous terre, l'emportant avec elle dans les profondeurs.
Puis, après quelques minutes d'un voyage peu agréable, l'Ombre fut recraché à même les souterrains des marcheurs qui, bien entendu, n'était rien d'autre que la tanière de ses vers monstrueux qui terrorisait les visiteurs du désert depuis si longtemps. Pourtant, il ne s'en était fallu que de quelques contacts pour que l'elfe noir qu'il était puisse les dompter, leurs imposant sa volonté comme s'il n'aurait été rien d'autre que de vulgaire chien bien dressés.
Avec dédain il essuya la substance visqueuse qui l'avait protégé des acides corrosives qui jonchait l'intérieur de sa monture qu'il répugnait d'ailleurs à utiliser tellement il détestait voyager via les entrailles d'un vers géant, pourtant parfois il n'avait pas le choix, préférant quelques minutes de cauchemars ainsi qu'un bain à des heures de marche éreintante. D'un sifflement il renvoya son hideuse bête de compagnie tandis qu'il s'était mis en marche vers ses quartiers où l'attendait l'un des nombreux messagers des souterrains, gracieuseté du maître des démons, Tulkas.
Abomination- Je vois que maître Prolor avoir encore pris transport par vers géant... Homme est arrivé plus tôt, lui attendre au sein de la grotte des Protecteurs.
Prolor- Bien, dis lui que j'arrive dans quelques instants.
Puis, sans dire un mot de plus, l'abomination partit de sa démarche claudicante avertir le visiteur qu'un Marcheur allait bientôt venir l'accueillir. Mais avant cela, il se devait de se débarrasser de cette substance qui le recouvrait et dont il avait horreur. C'est donc avec un certain empressement qu'il se précipita dans la cuve emplis d'eau bouillante et d'épine de cactus afin de l'enlever. Puis, après un bon bain aux cactus il avait enfilé une tunique et un pantalon aux couleurs de la nuit avant de glisser à sa ceinture ses deux sabres avant de prendre la direction de la grotte des Protecteurs. Que pouvait-ils bien leurs vouloirs ? Il lui semblait pourtant clair au terme des dernières négociations qu'il n'y avait nul chance d'alliance entre les marginaux marcheurs et les légionnaires protecteurs...
Rapidement il arriva à la grotte et l'invité, un certain Dorunn, lui expliqua le pourquoi de sa venue qui ne put que lui retirer un petit sourire, les marcheurs, ses marginaux que tous exécrait au sein de Kalamaï, avait un admirateur. N'en pouvant plus il partit d'un rire franc avant de vriller son regard dans les pupilles du protecteur.
Prolor- Je ne peux nier que ses êtres abjectes qui nous ont provoqués en nous laissant supposer que notre glorieux Alme Shanagoth, était peut-être enfermé dans l'un de leurs cachot ou pis encore, enterrer dans l'une de leurs nombreuses fosses communes, doivent payer. C'est pourquoi l'on s'évertue actuellement a fouiller les moindres racoins de leurs territoires avec un perfectionnisme digne des plus grands artistes. Après tout, c'est ce que nous sommes, des artistes de l'ombre... Mais je m'égare... Je suis sincèrement honoré de l'attrait que vous portez à notre cause et je ne puis qu'espérer que si jamais vous découvriez la moindre information au sujet de notre bien aimé guide, vous nous en feriez par dans les plus brefs délai. Mais passons ! Vous devez bien avoir soif, venez vous asseoir avec moi sur ses moelleux coussins que votre grotte abrite tandis que l'un de nos serviteurs nous apportes quelques rafraîchissement.
Joignant le geste à la parole, l'elfe noir alla s'asseoir sur l'un des coussins disposé en rond dans un coin de la pièce tandis qu'un serviteur apparaissait avec une outre de Lentrian et un bol de fruit dans les mains. Alors que ce dernier les déposaient devant lui, il ne put s'empêcher de ce demander comment il avait réussi l'exploit de trouver une outre de lentrian rouge et un plateau de fruits au milieu de l'un des déserts les plus arides de KalamaÏ, peut-être un don de ses chers Vénopoliens... Après tout, il ne pouvait nier la générosité de ses derniers et tandis qu'il attrapait l'une des grappes de raisins et que son regard se portait vers le trône en ivoire et en ébène d'Aldramech, il ne put s'empêcher d'avoir une pensée pour tout ses pauvres êtres qui avaient malencontreusement décidé de s'opposer au dessein des Marcheurs de retrouver leurs bien-aimé guide, Alme Shanagoth...